Maricar prend soin de son barangay
Que fait normalement une travailleuse de la santé dans un barangay? Avec ses collègues, elle répond aux problèmes de santé de sa collectivité dans une petite région ou dans une agglomération des Philippines. Malgré les faibles revenus que lui apporte ce travail, Maricar Eranista, âgée de 46 ans, en tire une grande satisfaction.
Que fait une travailleuse de la santé dans un barangay à la suite d'un typhon qui a balayé son village, endommagé les maisons et contaminé les sources d'approvisionnement en eau? Elle fait de son mieux, avec ce qui reste.
Le 25 septembre 2022, le super typhon Noru, accompagné de vents allant jusqu'à 195 kilomètres à l'heure, a balayé les districts de Quezon et d'Aurora aux Philippines. On estime qu'il a affecté 1,4 million de personnes de 1792 barangays dans six régions. Il a détruit des terres agricoles et des pêcheries en plus de compromettre la santé physique et mentale des populations.
Lorsque Noru a frappé, les membres de la famille de Maricar Eranista étaient en sécurité à la maison, mais une partie du toit, soit deux feuilles de tôle galvanisée, a été emportée par les forts vents. La famille ne pouvait assumer le coût des réparations.
Maricar travaille comme bénévole en soins de santé au barangay depuis 13 ans. Afin de joindre les deux bouts, elle prend de petits boulots comme le séchage du poisson pêché par des proches et des voisins. Elle cultive également un grand potager composé d'okra, d'aubergine, de laitue, de concombres et de piments rouges pour combler les besoins de sa famille.
Le mari de Marica, Elmer, âgé de 53 ans, a souffert d'un cancer des os et a subi l'amputation partielle d'une jambe en 2018. Depuis, il n'est pas en mesure de travailler, mais il aide sa femme à s'occuper de leurs cinq enfants en plus de contribuer aux tâches domestiques.
Avec leurs maigres ressources, ils ne savaient pas comment ils parviendraient à réparer le toit endommagé. Marica et Elmer ont tendu une large feuille de plastique sur la brèche tout en espérant qu'il n'y aurait pas d'autre typhon jusqu'à ce que les feuilles disparues soient remplacées.
Oxfam Philippines et son partenaire local ont répondu aux besoins de la population du barangay de Maricar en distribuant une aide en espèces aux familles sinistrées. Maricar et ses collègues se sont assurés que les personnes aux besoins les plus criants fassent partie du programme.
Elle se rappelle être allée de maison en maison pour constater les dommages provoqués par le typhon et s'entretenir avec les résidents affectés. Ils lui ont raconté ce qui est arrivé à leur résidence, leurs biens, leurs moyens de subsistance et leurs revenus.
Maricar explique que l'aide en espèces est unanimement considérée comme un don du ciel. « La plupart des bénéficiaires sont des agriculteurs et des agricultrices dont les maisons ont été détruites en tout ou en partie, dit-elle. Ils ont aussi perdu leurs cultures et six mois après la calamité, beaucoup d'entre eux recherchent toujours désespérément des solutions pour s'en remettre. »
Maricar et sa famille ont également reçu une aide monétaire dans le cadre de la réponse d'urgence au désastre -- une mesure qui est la bienvenue pour une femme qui n'hésite pas à porter attention aux besoins des autres. « Nous utilisons l'aide monétaire pour réparer le toit et le rendre plus sécuritaire, dit-elle. En même temps, je tire une profonde satisfaction de notre travail. J'aime venir en aide à notre communauté, particulièrement aux familles qui ont de petits enfants, aux aînés et aux personnes handicapées. Des liens étroits entre les membres de notre communauté se sont créés au fil des années grâce à l'entraide que nous avons développée et qui nous a permis de traverser différentes épreuves. »