Renforcer la résilience

Entre l’aide humanitaire et l’aide au développement

Le travail des acteurs humanitaires et celui des acteurs du développement a souvent tendance à se chevaucher. Pourtant dans l'idéal, leur travail devrait être complémentaire. Dans la pratique, on se rend compte qu'il existe toutefois un véritable fossé entre ces deux secteurs. La distinction entre les responsabilités des acteurs humanitaires et celles des acteurs du développement est encore plus brouillée en période de reconstruction et de réhabilitation après une catastrophe ou lorsque l'on tente de réduire les risques avant une catastrophe. Ces activités doivent-ils être du ressort de l'aide humanitaire ou de l'aide au développement?

En bref, la réponse est : les deux. Tandis que l'aide humanitaire peut apporter son concours pendant la période de redressement et soulager immédiatement les souffrances en facilitant les opérations de reconstruction, l'aide au développement a pour objectif de « reconstruire en mieux », de réduire les vulnérabilités et de mettre en place des mesures de protection et des stratégies pour atténuer les effets des crises humanitaires.

Les catastrophes humanitaires sont directement liées à la pauvreté car elles comportent toutes les deux une relation de cause à effet liée à une extrême vulnérabilité humaine. Cette interdépendance montre qu'autant les acteurs du développement que les acteurs humanitaires jouent un rôle crucial pour minimiser la fréquence et l'impact des crises humanitaires. Renforcer la résilience des populations doit faire partie intégrante de leur stratégie car elle représente un objectif que peuvent partager les acteurs humanitaires et les acteurs du développement et sur laquelle ils peuvent travailler.

Building resilience - Humanitarian help

Que veut-on dire par résilience aux catastrophes?

En 2011, des membres de l'Assemblée générale des Nations Unies ont souligné que « l'assistance humanitaire devait être intensifiée et fournie de manière plus efficace dans un contexte où les crises sont de plus en plus fréquentes et complexes dans le monde ». La communauté internationale a réagi et reconnaît désormais que la réduction des risques et la capacité de résister aux chocs externes doivent être intégrées dans la façon de penser de l'aide humanitaire et de celle des agences de développement.

Globalement, la résilience aux catastrophes est la capacité des communautés à faire face aux chocs ou un stress sans compromettre leurs perspectives de développement à long terme. La capacité de résister efficacement aux catastrophes requière une interaction entre le secteur du développement et le secteur humanitaire. Les acteurs du développement permettent de promouvoir une bonne gouvernance, de se préparer à de futures catastrophes humanitaires et favorisent souvent la réduction des risques de catastrophes, la protection sociale et l'adaptation aux changements climatiques. Les acteurs humanitaires peuvent aider à orienter ces activités, à aider les décideurs politiques à se concentrer sur des problématiques liées à la vulnérabilité et à démarrer le processus de redressement en collaborant avec les populations sinistrées.

Préparation aux catastrophes et réduction des risques

En 2005, les Nations Unies ont publié le Cadre d'action de Hyogo pour renforcer la résilience des nations en vue de réduire l'impact des catastrophes. Le cadre d'action vise à développer les capacités des communautés de manière à réagir efficacement en cas de nouvelles crises. En outre, il établit cinq priorités que les acteurs humanitaires et ceux du développement devraient intégrer dans leur travail

- Faire en sorte que la réduction des risques de catastrophes soit une priorité locale et nationale qui se base sur un soutien institutionnel solide pour sa mise en œuvre

- Identifier, évaluer et surveiller les risques de catastrophes et améliorer les alertes précoces

- Utiliser les connaissances, l'innovation et l'éducation pour créer une culture basée sur la sûreté et la résilience à tous les niveaux

- Réduire les facteurs de risques sous-jacents (conditions sociales, économiques et environnementales qui peuvent engendrer une catastrophe)

Renforcer la préparation aux catastrophes en vue de répondre efficacement à tous les niveaux

 

Building resilience - Humanitarian Aid

En plus d'offrir des services vitaux, de réparer des infrastructures préexistantes et d'aider les communautés retournant chez elles à reprendre le cours normal de leur vie, les agences humanitaires cherchent à appliquer ces principes de manière à ce que les communautés puissent tirer un enseignement des crises et prévenir leur réapparition.

Bien que leurs mandats soient distincts, les acteurs humanitaires et ceux du développement ont la responsabilité de contribuer à renforcer la résilience et les capacités des communautés auprès desquelles ils œuvrent. Il est essentiel que ces deux secteurs collaborent étroitement pour aider les populations à faire la transition entre la période des premiers secours et la période de redressement, et pour atténuer davantage les effets des catastrophes futures. La résilience est difficile à mesurer mais elle fournit un cadre d'action primordial lorsqu'il s'agit de déterminer la manière dont les communautés peuvent parvenir à s'auto-suffire et à être mieux équipées pour faire face aux risques potentiels.

 

 

Pour en savoir plus :

- ISDR: Stratégie internationale de prévention des catastrophes naturelles (link is external)