couple avec dons

À terre, mais pas déchue

« J'étais en train de me laver les mains, puis une horde de personnes s'est ruée vers ma maison en criant : "Les gangs tirent. Plusieurs personnes ont été tuées. Partez maintenant !" » Monique Guerrier, une Haïtienne de 46 ans, mère de quatre enfants, se souvient clairement du jour où elle a dû quitter son domicile.

En juin 2021, la violence à Martissant, en Haïti était alarmante. Des tirs automatiques sillonnaient les rues. Des maisons ont été réduites en cendres. Plusieurs personnes sont mortes. Depuis 21 ans, la jeune veuve vivait dans une petite maison qu'elle avait construite pour sa famille. Mais lorsque la violence des gangs a éclaté, comme tant d'autres dans sa communauté, la famille a été contrainte à fuir. 

Ils ont perdu leur maison et leurs biens, mais ont trouvé refuge au centre sportif de Carrefour. Cependant, ils y ont trouvé un un espace de paix physique, mais pas de paix mentale. Les craintes de Monique étaient accablantes. Elle se demandait constamment où elle trouverait de la nourriture et de l'argent pour subvenir aux besoins de ses enfants. Elle ne se sentait pas en sécurité. Quelques jours plus tard, Monique a décidé d'emmener sa famille dans sa région d'origine, Arnaud, dans les Nippes. Deux autres familles l'accompagnent dans ce voyage.

Une fois arrivée, la famille Guerrier a trouvé une petite maison dans la communauté rurale de Morcou, qu'elle a partagé avec deux autres familles. Pendant un certain temps, 14 personnes ont vécu ensemble, une cohabitation étroite rendue plus difficile par l'incertitude quotidienne de savoir s'il y aurait à manger ou pas. "J'ai passé des journées entières à chercher de la nourriture et d'autres articles essentiels pour mes enfants et les deux autres familles qui nous ont rejoints ici", raconte Monique.

Puis, le 14 août, un puissant tremblement de terre a démoli leur petite maison. Il aurait pu facilement leur coûter la vie.

«Pas de maison à Martissant, pas de maison à Morcou maintenant, et pas de moyens de subsistance pour assurer au moins notre pain quotidien. Je dépends à 100 % de la miséricorde de Dieu. Je vis par la foi, j'attends Dieu », dit Monique.

À Morcou, Monique a entendu parler de World Renew, membre de la Banque canadienne de grains, et de sa distribution d'urgence aux familles touchées par le tremblement de terre.

Elle n'avait pas beaucoup d'espoir. Sa maison était trop éloignée de la route principale pour que les secours puissent l'atteindre. «Il faut faire des trajets difficiles, alors personne ne se soucie de visiter ; personne ne se soucie de distribuer de l'aide aux familles touchées ici.»

Imaginez sa surprise lorsque le personnel de World Renew s'est rendu à pied dans les zones reculées de Morcou pour rendre personnellement visite aux familles touchées par le tremblement de terre et distribuer de la nourriture et des articles d'hygiène.

Et grâce aux fonds fournis par Affaires mondiales Canada et la Coalition humanitaire par l'intermédiaire de la Banque canadienne de grains, World Renew a pu apporter un soutien supplémentaire à Monique Guerrier et à d'autres familles dont la vie et les moyens de subsistance ont été dévastés par le tremblement de terre. Pendant trois mois, 1000 personnes, dont Monique, ont reçu 100 dollars américains par mois pour les aider à acheter des produits de première nécessité comme la nourriture. Cela a donné à des personnes comme Monique un peu plus de sécurité pendant qu'elles œuvraient à reconstruire leurs vies.

Pour Monique, cette aide n'était rien de moins qu'un cadeau du ciel.

«Que les abondantes bénédictions de Dieu soient sur cette organisation», dit-elle.