Bahoro prend de l'eau d'un robinet du nouveau réseau

De l’eau et du travail pour rebâtir des vies

Jean-Marie Bahora croyait connaître les signes précurseurs de l’imminence d’un volcan. Il possède une solide expérience dans l’interprétation des signaux d’alerte et de la surveillance des anomalies de température. Il a traversé les éruptions du volcan Nyiragongo dans l’est de la RDC en 1970 et 2002. Grâce à ces connaissances et à une expérience directe de ces catastrophes, il fait partie des membres de la communauté qui ont résolu de s’alerter les uns les autres en cas d’éruptions potentielles.

Malgré tout, le Nyiragongo les a pris par surprise. L’éruption de mai 2021 est survenue rapidement et sans prévenir, laissant Bahora et des milliers d’autres personnes dans l’impossibilité d’emballer à temps leurs effets personnels et de préparer leur famille à rejoindre un abri.

Le volcan a craché de la lave vers le Rwanda et vers la ville de Goma. Des maisons ont été détruites, 250 000 personnes ont été évacuées vers des camps surpeuplés et le choléra s’est propagé en raison du manque d’eau et d’assainissement. 

Oxfam Québec est intervenu, avec le soutien de la Coalition humanitaire et du gouvernement du Canada, et construit 100 latrines 50 salles de bain communautaires avec des systèmes de gestion des déchets et des unités de lavage des mains. Des séances de promotion de l’hygiène adaptées à la culture et au genre ont été organisées pour la population touchée. 

Oxfam a répondu au besoin immédiat d’eau potable en installant et en remplissant des réservoirs d’eau et en formant des membres et des dirigeants de la communauté sur l’entretien et l’opération des réservoirs. Bahora fait maintenant partie de l’équipe du camp qui assure la protection et l’entretien des systèmes hydriques. 

« Chaque jour, je m’assure que toutes les bornes-fontaines fonctionnent correctement et qu’il y a suffisamment d’eau dans les réservoirs pour alimenter tout le site. Je vois également à ce que les stations de lavage des mains soient approvisionnées en eau et utilisées correctement, explique Bahora. Nous avons également des mégaphones pour indiquer aux victimes du désastre comment utiliser et faire attention aux installations pour l’eau construites par Oxfam. »

Il espère un jour pouvoir revenir dans son village et que des structures similaires y auront été mises en place. « Je suis heureux quand je vois nos robinets, nos bacs à lessive et nos bidons pour recueillir l’eau et de savoir que d’autres personnes se sont jointes à ma volonté de protéger ces structures. »