En sécurité, au chaud et loin de chez soi
Lorsqu'une légère bombe tomba près de leur immeuble, Irina* (31 ans) - infirmière de formation - et ses enfants, Polina (8 ans) et Dmitro (5 ans), ont fui leur village de la région de Donetsk, en Ukraine. Irina avait alors décidé que vivre dans leur appartement était devenu beaucoup trop dangereux, et que se cacher sous leurs meubles n'était plus une option. Son mari, professeur d'histoire, a dû rester dans le pays car il a rejoint la ligne de défense territoriale dès les premiers jours du conflit.
Le 13 mars 2022, Irina et ses enfants sont arrivés au refuge de Batiovo (en Transcarpathie), près des frontières occidentales de l'Ukraine, a l'issue d'un long et épuisant voyage de 12 jours. Ses parents, sa sœur et sa nièce de 9 ans sont quant à eux restés à Donetsk.
L'histoire d'Irina n'est pas unique parmi celle des réfugiés ukrainiens. Depuis que la Fédération de Russie a lancé une offensive militaire en Ukraine le 24 février 2022, des millions d'Ukrainiens ont dû se déplacer, soit à l'intérieur du pays, soit vers les pays voisins. De plus, les hostilités ont détruit les infrastructures essentielles, privant des millions de personnes d'accès aux services de base tels que les services de santé, l'approvisionnement en eau, en électricité et en gaz.
Au foyer communautaire où la famille d'Irina est hébergée, les bénévoles font ce qu'ils peuvent pour que la vie continue aussi normalement que possible. La famille d'Irina reçoit trois repas par jour au refuge, qui est chauffé et équipé d'eau courante chaude et froide, ainsi que de matelas et de couvertures. Pour ajouter un peu de diversité à leurs repas, Irina essaie d'acheter des fruits, des yaourts et des produits laitiers avec ses économies. Elle confie que les repas qu'ils reçoivent "ne sont pas les mêmes que ceux de la maison".
Il s'agit de l'un des plus de 130 centres d'accueil et abris pour réfugiés auxquels l'Aide inter-églises hongroise (AHI) fournit de la nourriture, de l'eau, des produits d'hygiène et des appareils ménagers. Ces mesures d’aide sont soutenues par la Coalition humanitaire par le biais de son agence membre Canadian Lutheran World Relief.
Irina est nostalgique de la maison qu'ils ont laissée derrière eux et souhaite y retourner. Elle affirme que "si, dans les cinq prochaines minutes, quelqu'un m'appelle pour me dire que le drapeau ukrainien est hissé dans les villes, je serai à la gare dans la demi-heure", mais elle ne pense pas que cela soit possible à court terme. Mais pour l'instant, Irina et ses enfants resteront avec les 100 autres réfugiés du refuge, au chaud et en sécurité bien que loin de chez eux, grâce au généreux soutien des Canadiens.
* Comme leur ville est sous occupation russe et que ses propos pourraient être utilisés pour nuire à ses proches, son vrai nom a été remplacé par "Irina".