Il n’y a pas d’âge pour une nouvelle vie
Maria, âgée de 74 ans, et Vladimir, 84 ans, coulaient jusque-là des jours tranquilles dans la ville de Mykolaïv en Ukraine.
Maria a travaillé toute sa vie dans le domaine de la construction et Vladimir était tourneur dans un chantier maritime. Ils vivaient dans leur propriété en périphérie de la ville, près de la gare ferroviaire et du terrain d’aviation militaire.
Mais tout a été chamboulé le 24 février 2022 quand ils se sont réveillés aux bruits assourdissants d’obus lancés sur la piste et aux vrombissements de moteurs d’avions de combat. Ils ont trouvé refuge dans la cave, où ils ont passé les trois semaines suivantes dans le noir et l’humidité.
À la mi-mars, le couple a décidé de rejoindre des proches en Moldavie. Il leur a fallu plus de 12 heures pour franchir une distance de 370 kilomètres.Après un mois avec les membres de leur famille, Maria et Vladimir ont rejoint un centre d’accueil pour réfugiés dans le village d’Ivancea. Avec d’autres personnes déplacées, ils ont bénéficié de trois repas par jour, d’un hébergement, de même que de trousses d’hygiène personnelle. Ces mesures d’aide sont soutenues par la Coalition humanitaire par le biais de son agence membre Islamic Relief Canada.
Maria se sent aujourd’hui beaucoup mieux et confie être incapable de rester les bras croisés. Elle participe aux travaux agricoles, par exemple en binant les champs de maïs. De son côté, Vladimir souffre malheureusement de problèmes cardiaques et doit se déplacer avec une canne. Le couple est tout de même en mesure de se rendre à l’église dans la ville d’Orhei où Vladimir a la chance d’échanger avec le prêtre et les autres personnes qui assistent à la cérémonie.
Maria et Vladimir ont l’intention de rentrer à Mykolaiv dès que possible. Mais il faudrait patienter encore. Certains de leurs proches, qui sont toujours en Ukraine afin de surveiller les habitations, leur indiquent que le moment n’est pas encore favorable à leur retour. « On nous a dit de ne pas nous précipiter pour rentrer, la ville n’est pas sécuritaire », dit Maria.
Pour l’instant, Maria et Vladimir se sentent en sécurité. Ils ont un toit sur la tête, reçoivent de quoi combler leurs besoins essentiels, et, plus important encore, se sont liés d’amitié avec des membres de la communauté locale.