La fuite d'Umm Walid avec ses enfants
Après un bombardement qui a détruit la clinique médicale, l’école et plusieurs habitations de son village d’Al-Tah, à Idlib, Umm Walid a décidé qu’il était temps de fuir.
Comme tant d’autres personnes dans la région du nord-ouest de la Syrie, elle a été forcée de quitter son domicile au début de 2020 devant la menace de violence croissante. Umm Walid, ses cinq enfants et d’autres familles d’Al-Tah ont décidé de partir à la nuit tombée et de profiter de l’obscurité pour échapper aux obus d’artillerie qui s’écrasaient autour d’eux. L’une des familles qui voyageait avec eux a été atteinte et n’a pas pu continuer.
Umm Walid se rappelle qu’elle aurait souhaité pouvoir les aider davantage, mais tout ce qu’elle pouvait faire était de se hâter avec ses enfants.
« Nous sommes arrivés à l’un des camps. Il pleuvait et il y avait de la boue partout, raconte Umm Walid. Nous n’avons pu trouver de tente où aller. »
Umm Walid et ses enfants ont été temporairement orientés vers une autre famille dans le camp.
Les camps de déplacement en Syrie sont surpeuplés, insalubres et dangereux, particulièrement pour les femmes. Il n’y a pas de possibilité d’emploi ni de véritable moyen de subvenir à une famille. La plupart des gens vivent dans une extrême pauvreté et sont privés de nécessités de base comme des tentes, des couvertures et des matelas pour survivre aux hivers rigoureux. Beaucoup de personnes dans ces camps ont été déplacées plus d’une fois.
Pour Umm Walid, les premiers jours au camp ont été les plus difficiles. Toute seule pour assurer la sécurité de ses enfants, elle ressentait douloureusement la perte de son mari, mort frappé par un shrapnel plusieurs années auparavant.
« Ç’a été des jours très difficiles. Je ne les oublierai jamais, confie Umm Walid. J’étais heureuse d’avoir échappé à la mort, mais très triste parce que j’avais quitté ma maison et mon village pour toujours. »
Depuis l’éclatement du conflit en mars 2011, la Syrie subit la plus importante crise des déplacements forcés dans le monde. Plus de 250 000 civils ont été tués en raison de l’escalade de la violence. Cinq millions de Syriens ont déjà fui le pays. Un autre six millions, auxquels ne cessent de s’ajouter de nouveaux déplacés, restent en mouvement à l’intérieur des frontières, sans abri ou se réfugiant dans des camps.
Grâce aux donateurs de la Coalition humanitaire et à son membre Islamic Relief, Umm Walid et sa famille sont maintenant propriétaires d’une nouvelle tente qui les garde à l’abri de l’eau de pluie qui pourrait détruire les matelas.
Elle dit être reconnaissante à Islamic Relief en Syrie.
« Nous sommes très heureux des tentes, de l’isolant et des matelas que vous nous avez fournis. Ça compte beaucoup pour nous, ajoute Umm Walid, des gens qui avons tout perdu. »