Malades, fatigués et affamés: La vie est difficile pour les réfugiés Rohingyas

« Il y avait des milliers de personnes qui fuyaient. Il nous a fallu cinq jours pour atteindre la frontière. Les pluies étaient abondantes et les pistes traversaient des montagnes abruptes »
Majuma, une femme Rohingya
Majuma* tient dans ses bras son fils d’un an Rahmmot*, qui est malade. Ils ont quitté leur village dans le nord de l’état de Rakhine pour se réfugier au Bangladesh, mais demeurent confrontés à de nombreuses difficultés, dont le manque d’eau potable et de nourriture. Photo: Aide à l’enfance

Majuma* berce dans ses bras son fils d’un an, Rahmmot*, en se remémorant leur dangereux périple du Myanmar au Bangladesh à travers des montagnes escarpées et dans la boue, il y a un mois.

« Il y avait des milliers de personnes qui fuyaient. Il nous a fallu cinq jours pour atteindre la frontière. Les pluies étaient abondantes et les pistes traversaient des montagnes abruptes », explique Majuma.

De nombreux Rohingyas arrivent au Bangladesh après un long périple sans eau salubre ni aliments nutritifs, et dans des conditions d’hygiène hasardeuses. Beaucoup d’entre eux ont besoin de services médicaux et d’hygiène d’urgence.

« La vie est très difficile. Mon fils est malade; il a la diarrhée et de la fièvre. Il a des boutons un peu partout sur le corps, mais je ne sais pas ce que c’est. Le plupart des gens ici tombent malades. Je connais cinq personnes qui sont mortes. »

En date du 23 octobre 2017, on estime à 603 000 le nombre de Rohingyas qui ont traversé la frontière pour se réfugier au Bangladesh en provenance du Myanmar. Au moins le tiers d’entre eux ont besoin d’un soutien nutritif d’urgence afin de prévenir ou de traiter la malnutrition, dont 145 000 enfants de moins de 5 ans et plus de 50 000 femmes enceintes et allaitantes.

Heureusement pour Majuma, l’agence membre de la Coalition Humanitaire Aide à l’enfance lui a fourni un abri en bambou, de la nourriture, des articles de cuisine et des produits d’hygiène. Grâce au soutien des donateurs, elle se sent en sécurité et mieux équipée dans le camp où elle vit au Bangladesh.

Toutefois, avec les pluies abondantes de la mousson et la pénurie d’eau salubre, les risques d’éclosion du choléra sont élevés.

« L’eau est un grand problème pour nous ici. Il n’y en a pas à proximité et je dois marcher 30 minutes pour aller en chercher et pour en revenir, et ce, trois fois par jour », dit Majuma.

Les agences membres de la Coalition Humanitaire sont sur le terrain et fournissent une aide essentielle. Par exemple, Aide à l’enfance a déployé des experts en nutrition et son unité de services de santé d’urgence afin de traiter les problèmes de santé comme ceux qui affligent Rahmmot. Ils offrent également du soutien aux mères allaitantes, un traitement pour la malnutrition infantile, des soins de santé primaires et du soutien psychosocial aux mères.

De plus en plus de Rohingyas ont besoin de soins de santé et de services d’assainissement.

*Les noms sont fictifs, afin de préserver l’identité des personnes concernées.