« Nous aussi, nous sommes capables de décider » : des Péruviennes prennent en charge leur rétablissement post-catastrophe
María Verónica Valverde Zapata s’est présentée à la distribution des articles pour aider les familles à se rétablir à la suite des inondations dévastatrices qui les ont forcées à quitter leur maison, mais on lui a refusé toute aide.
« Je suis allée chercher un coupon, mais nous n’avons pas pu en obtenir même en disant que nos maris étaient partis travailler à l’extérieur. Il fallait que ce soit la personne inscrite sur la liste », dit la mère de trois enfants.
En mars 2017, des pluies diluviennes ont causé des inondations catastrophiques partout au Pérou. Verónica et sa famille ont perdu leur maison et tous leurs biens à la suite de la rupture du barrage en amont de leur village. Ils se sont réfugiés dans un camp de fortune qu’ils considèrent maintenant comme leur chez eux. À leur arrivée, les familles doivent s’inscrire sur la liste du gouvernement afin de pouvoir recevoir de l’aide. Alors que les hommes retournaient peu à peu au travail, les femmes devaient voir seules aux besoins de leur famille, mais n’avaient pas accès à l’aide nécessaire.
Le mari de Verónica travaille à l’extérieur et ne rentre à la maison que toutes les deux semaines, pour une seule journée. Verónica doit donc s’occuper seule des enfants et prendre toutes les décisions. Or, sur la liste des bénéficiaires de l’aide, c’est son mari qui y figure en tant que chef de famille, et c’est donc lui et personne d’autre qui peut obtenir l’aide distribuée.
Quand les membres du personnel d’Aide à l’enfance ont commencé à distribuer de l’aide d’urgence aux survivants, ils ont vite pris constaté le problème.
Les membres du personnel d’Aide à l’enfance se sont rendus dans le camp de fortune où plus de 500 familles se sont réfugiées après les inondations. Ils ont examiné les listes de bénéficiaires pour constater que 41 % des ménages avaient une femme inscrite comme chef de famille. Cette proportion est passée à 73 % après leur processus de consultation.
« Nous aussi, nous sommes capables de décider. Je crois que nous pouvons assumer nos responsabilités, tant les hommes que les femmes », dit Verónica.
Grâce aux noms changés sur la liste des bénéficiaires dressée par le gouvernement, les familles ont eu plus facilement accès à des articles essentiels comme des denrées, des articles de cuisine et des trousses d’hygiène. Elles ont aussi pu participer à des séances de formation et inscrire leurs enfants à des activités dans les espaces pour les enfants où des membres du personnel d’Aide à l’enfance aident les enfants vulnérables à affronter la crise.