Photo: Renaud Philippe

Nulle part où se cacher – une famille s’enfuit dans les marais

« Tous les matins, vers 3 h, on devait partir se cacher hors du village et revenir le soir vers 19 h pour dormir. On a fait ça pendant trois ans. On était fatigués. Il n’y avait aucune ONG dans les alentours. On ne mangeait que les fruits que nous cueillions dans les arbres. Il y a toujours des attaques, alors on ne peut pas retourner chez nous. Il a fallu sept jours de marche pour venir jusqu’ici. La vie est un peu meilleure à Nyal, on peut rester sur place toute la journée sans devoir se cacher. Mais j’ai des enfants, et rien pour les nourrir. »

Nous travaillons avec le photojournaliste maintes fois primé Renaud Philippe pour sensibiliser la population internationale à la famine au Soudan du Sud. Il a parcouru le pays et effectué des visites en compagnie de certains membres de nos organismes présents pour apporter de l’aide à ceux qui sont dans le besoin. Voici quelques images et récits qui ont émaillé son voyage.

Nyaway Luony, Manyier Jagey et leurs sept enfants sont déplacés à Nyal depuis trois semaines. Originaires de Guat, dans la province de Leer, ils ont quitté leur village en raison des combats.

« Tous les matins, vers 3 h, on devait partir se cacher hors du village et revenir le soir vers 19 h pour dormir. On a fait ça pendant trois ans. On était fatigués. Il n’y avait aucune ONG dans les alentours. On ne mangeait que les fruits que nous cueillions dans les arbres. Il y a toujours des attaques, alors on ne peut pas retourner chez nous. Il a fallu sept jours de marche pour venir jusqu’ici. La vie est un peu meilleure à Nyal, on peut rester sur place toute la journée sans devoir se cacher. Mais j’ai des enfants, et rien pour les nourrir. »

En avril, Oxfam a distribué de la nourriture à plus de 415 000 personnes et fourni de l’eau potable et des services d’assainissement – actions aussi importantes les unes que les autres pour combattre la famine et pour assurer la santé − à plus de 140 000 personnes.