Retrouver une vie normale à l'aide d'une latrine
Pire encore que de fuir sa propre maison en raison d’une inondation est d’avoir à le faire deux nuits de suite.
Le 6 mai 2020, Mbambu Margret s’est réveillée au milieu des cris des gens de son village. De fortes pluies avaient fait sortir de son lit la rivière Nyamuruseghe en Ouganda, et son village était en pleine inondation.
Elle a rassemblé ses cinq enfants et couru se réfugier à l’église locale. La famille a passé la nuit sur la véranda de l’église aux côtés d’autres membres de la communauté.
Au matin, les niveaux d’eau étaient revenus à la normale et Margret a pu rentrer chez elle avec sa famille.
Mais le pire restait à venir. Ce soir-là, une autre rivière à proximité a débordé et provoqué une inondation massive dont les eaux, cette fois, ne se sont pas retirées. Il a ensuite fallu un mois à Margret et ses enfants pour réintégrer leur domicile.
Pendant ce temps, Aide à l’enfance est arrivée sur les lieux munie de tentes, de seaux, d’assiettes, de tasses, de chaudrons et de casseroles. Une semaine plus tard, les intervenants d’Aide à l’enfance sont revenus avec des vêtements chauds pour les enfants.
« Ça a été un grand moment, confie Margret avec un sourire. Nous avons vu la vie revenir dans nos familles. »
Pendant le mois de mai 2020, de fortes pluies ont provoqué cinq débordements majeurs de rivières, entraînant d’importantes inondations en Ouganda. Bukangara, le village de Margret situé dans le sous-comté de Kyarumba, a été parmi les plus affectés par les inondations.
« Ça a été un moment éprouvant et difficile à traverser, particulièrement parce que nous avions été obligés de laisser la plupart de nos biens dans la maison, se rappelle Margret. Nous avions dû nous sauver à toute vitesse avec les enfants. »
Après les inondations, les membres de la communauté ont eu à faire face à des dommages causés à leurs maisons, à la perte de leurs cultures et à la disparition de leurs biens. Plusieurs des latrines du village avaient été emportées, provoquant l’un des problèmes les plus urgents laissés par l’inondation.
Margret et ses enfants ont dû avoir recours à la latrine d’un de leurs voisins, qui ont eu plus de chance qu’eux puisque leur latrine avait été laissée intacte après les crues. En d’autres occasions, ils ont même parfois été forcés d’utiliser des seaux et de se servir de trous creusés dans le sol.
En tant que membre de la Coalition humanitaire, et soutenue par Affaires mondiales Canada, Aide à l’enfance a fourni les matériaux dont Margret avait besoin pour bâtir sa propre latrine. Aide à l’enfance a également apporté son soutien à la construction de latrines dans cinq écoles primaires et dans cinq installations sanitaires.
La réinstallation de latrines dans les régions affectées par les inondations améliore l’hygiène et les services d’assainissement, ce qui contribue à prévenir la propagation du choléra et d’autres maladies transmises par l’eau. Cette mesure n’est pas seulement question de commodité ni d’intimité : le rétablissement de latrines est essentiel dans la prévention des maladies.
« Nous remercions Aide à l’enfance pour son soutien continu pendant cette période difficile, dit Margret. L’hygiène est maintenant assurée et la vie revient lentement à la normale. »