Un coup de main et des lapins

« Les enfants avaient peur parce que les parents avaient peur. Personne ne pouvait réconforter qui que ce soit : nous avions tous peur. »

« Les enfants avaient peur parce que les parents avaient peur. Personne ne pouvait réconforter qui que ce soit : nous avions tous peur. »

Alick Lozani explique que lorsque les eaux ont monté à hauteur de genoux autour de sa maison dans le sillage du Cyclone Idai, son épouse, ses trois enfants et lui ont recouvert la porte principale de boue afin d’empêcher l’eau de pénétrer. Ils ont attendu ainsi à l’intérieur pendant quatre jours, jusqu’à ce que les eaux se soient retirées.

Alick et son épouse avaient planté du maïs, du sorgho et des tomates avant les inondations, mais leurs cultures ont été détruites. Afin de pouvoir nourrir sa famille, Alick s’est mis en quête de travail sur d’autres fermes, sans succès.

« La nourriture se faisait rare, parce que nous n’avions encore rien récolté, dit Alick. Même les plus grandes fermes n’avaient pas de travail, car elles aussi avaient perdu leurs récoltes. » Alick et sa famille ne mangeaient qu’un seul repas par jour, qu’ils prenaient le soir parce qu’il était plus facile de s’endormir le ventre plein.

Grâce au financement de la Coalition Humanitaire et du gouvernement du Canada, Presbyterian World Service & Development, une agence membre de la Banque canadienne de grains, a commencé à distribuer de l’aide alimentaire à 2 000 familles touchées par les inondations.

Alick et sa famille ont reçu de la farine de maïs, des haricots et de l’huile à cuisson pendant quatre mois. Ils ont aussi reçu des semences de maïs et de légumes afin de les aider à développer leur autonomie alimentaire à long terme.

Grâce à l’aide alimentaire distribuée, la famille avait de quoi manger au dîner et au souper. Alick indique que les aliments lui ont procuré l’énergie nécessaire pour se mettre à fabriquer des briques afin de réparer sa maison. Il a commencé à songer à démarrer une nouvelle entreprise.

Avec l’argent qu’il avait épargné avant le cyclone, Alick a donc investi dans l’achat de deux lapins. En deux mois, il en comptait 16. Il aimerait éventuellement monter jusqu’à 60 lapins.

Alick se dit optimiste face à l’avenir. « Je fais de mon mieux pour changer les choses, dit-il. Je ne veux plus avoir besoin d’aide si cela se reproduit. Mon but est de devenir résilient et autonome. »

Il a aussi un message pour les Canadiens qui lui ont redonné l’espoir : « Un très grand merci. Vous m’avez réellement aidé. »