Une éducation pour les enfants de Suzanne

Ses enfants n'iront pas à l'école cette année, croyait Kalchingbé Suzanne, assise devant sa tente sur le site d'accueil des sinistrés.  

Une pluie diluvienne accablante à N'Djaména avait fait jaillir les rivières Chari et Logone de leurs berges, inondant la capitale du Tchad en juin 2022. C'était le désastre -- pertes en vies humaines, maisons écroulées, pertes des bétails, des moyens de subsistance. 

Comme plusieurs autres familles de N'Djaména, Kalchingbé Suzanne avait tout perdu -- sa maison, qui s'était écroulée sous la force de la pluie; son moyen de subsistance et celui de son mari; et enfin, l'avenir de sa famille -- l'éducation de ses enfants. 

« J'avais perdu mon papa en 2005 », raconte-t-elle. « Je me suis mariée en 2012 croyant que je n'aurai plus de difficultés mais j'ai été surprise. Mon mari a perdu son travail juste 2 ans après notre mariage ». 

« Par la suite beaucoup de problèmes ont surgis dans mon foyer. J'avais commencé à faire des ventes ambulatoires et mon mari à son tour fabriquait des briques. Malgré ces commerces, mon mari et moi sommes toujours dans les difficultés à subvenir à nos besoins ».  

Ensuite sont venues les pluies.  

Quand la maison de Kalchingbé Suzanne s'est écroulée le 17 octobre 2022, elle, son mari et leurs enfants se sont réfugiés dans une famille d'accueil. Mais lorsque la maisonnée de cette dernière fut-elle aussi envahie par l'eau, sa famille a été forcée à se joindre aux refuges populaires où étaient reçus tous les sinistrés. 

Les pluies avaient fait 110 000 sinistrés au Tchad, dont 41 000 personnes à N'Djaména, détruisant plus de 2200 hectares de terres agricoles dans une nation où, en début de juin 2022, les autorités avaient décrété l'urgence alimentaire. 

Une évaluation des besoins menée par les acteurs humanitaires a révélé que cette population 

victime des inondations aurait besoin d'abris, de sécurité alimentaire et d'assainissement de l'eau et de l'hygiène.  

De concert avec Affaires Mondiales Canada, Oxfam a répondu aux besoins urgents des sinistrés de la communauté de Kalchingbé Suzanne à N'Djaména. Elle a reçu une aide en espèces, une trousse d'articles ménagers essentiels et des matériaux pour reconstruire sa maison écroulée. 

« J'ai reçu les aides d'Oxfam qui m'ont soulagé », dit Kalchingbé Suzanne qui, enfin, aura les moyens d'assurer la scolarisation de ses enfants cette année. 

Oxfam s'est engagé à combler les besoins en eau, hygiène et assainissement et en sécurité alimentaire des sinistrés du Tchad, prévoyant la distribution de trousses d'articles ménagers essentiels, l'appui à la réparation des latrines et structures d'assainissement endommagées dans les établissements scolaires,  l'appui en matériel aux ménages vulnérables pour la réparation des abris, et la distribution d'argent comptant pour l'assistance alimentaire. Oxfam a également organisé des séances de sensibilisation sur les bonnes pratiques d'hygiène afin de réduire le risque d'exposition aux maladies pouvant résulter des inondations. 

Quant à elle, Kalchingbé Suzanne peut se permettre de rêver à l'avenir. Sa famille a du riz à manger. Sa maison sera reconstruite. Et ses enfants iront à l'école. 

« J'espère qu'un jour ces difficultés seront parties », dit-elle.