Noor veut gagner sa vie et subvenir aux besoins de ses enfants. Photo : Nusrat Daud Pritha/ CARE

Une réfugiée retrouve son autonomie

« Lorsque je suis ici, à coudre, j’oublie tous mes soucis et ce que j’ai perdu. Je me sens heureuse. »

Lorsque la violence a éclaté à Rakhine au Myanmar en août 2017, Noor, âgée de 25 ans, a perdu contact avec son époux. Avec ses deux filles, elle a été forcée de s’enfuir au Bangladesh sans lui.

À son arrivée là-bas, Noor a recherché en vain son époux dans les camps de réfugiés. Seule sans lui, elle avait très peur pour sa sécurité et celle de ses enfants. Plus le temps passait, plus elle s’impatientait et elle a alors commencé à songer à des manières de faire vivre sa famille sans son époux. La réponse était tout près d’elle.

Noor était installée à un jet de pierre d’un endroit sûr pour femmes et filles tenu par CARE, dans le camp 15. Elle a pris connaissance de ce qu’on y offrait lors de la cérémonie d’ouverture de l’espace.

Elle a commencé à fréquenter les lieux où elle a partagé ses difficultés, son vécu et ses besoins avec le conseiller psychosocial. Le fait de pouvoir parler ouvertement de ce qu’elle vivait l’a réconfortée. Grâce à sa gentillesse et à ses conseils, Noor a commencé à retrouver un certain mieux-être. Elle a assisté à des séances de sensibilisation et a reçu des informations sur la violence basée sur le genre et la manière de s’en protéger. Noor a de plus emmené ses filles à l’espace protégé, où elles ont été sensibilisées aux risques d’un mariage précoce.

Lorsqu’elle vivait encore au Myanmar, Noor a appris les bases de la couture. Elle donne maintenant des formations aux autres femmes avec la machine à coudre des installations de CARE. Le rêve de Noor est d’acquérir sa propre machine et de devenir indépendante financièrement afin d’assurer la subsistance de ses filles.

Noor appelle l’espace sûr un shantir ghor ou maison de paix. « Lorsque je suis ici, à coudre, j’oublie tous mes soucis et ce que j’ai perdu. Je me sens heureuse. »